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Turpitudes

 

Parfois, il m’arrive de perdre le contrôle. Parfois, je me sens comme l’esclave de moi même, victime de mon propre bourreau, incapable. Je ne ressens plus les émotions, je suis les émotions. Elles m’enveloppent et m’étouffent. Elles orchestrent. Elles pensent. Amantes dominatrices et schizophrènes, tout à la fois furibondes et doucereuses, elles mènent la danse jusqu’à l’ahurissement. Et me laissent là, prise de vertige, à quatre pattes, incapable de marcher, hébétée.

 

 

 

Ca m’est arrivé il y a quelques temps, ça m’arrivera encore certainement, et je maudits ces moments du plus profond de moi même. Je ne dors plus, je ne puis être apaisée, je suis comme saisie de stupeur. Je m’émerveille autant que je hais, j’admire autant que je méprise, tout en extrêmes… Souvent, ça commence par un choc, une blessure, une vexation… pas besoin de grand chose en somme. Et puis je pars. J’ai souvent pensé que j’étais folle, ou en tout cas, pas loin de l’être, et dans ces moments là je ne vois plus la frontière… sans doute parce que j’en suis trop près. Il y a sur ce blog, pas mal d’articles qui témoignent plus ou moins bien de ces états que je peux parfois traverser. On peut y lire la haine, le dégoût, la misère, la détresse autant que l’amour, le rêve, l’espoir… Mais en fait on y trouve surtout la haine, le dégoût, la misère et le désespoir 😀 Oui parce que comme beaucoup, l’écriture et le blog sont autant d’exutoires et bien entendu, on « exute » quand ça va mal.

Pourquoi je vous dit ça… peut être comme pour m’excuser d’une certaine façon, de vous éclabousser de ma boue intérieure, de vous exposer aussi abruptement ma face noire… Et en même temps, si je maudits mes émotions intenses, si je regrette parfois mes emportements intérieurs, je ne regrette pas ce que j’ai pu dire.  Tout simplement parce que ce qui est posé là est le reflet de ce que j’ai été à un moment donné, de ce que j’ai ressenti et pensé, et ce fut vrai en cet instant. Ce fut sincère. Je ne peux pas le renier.

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J’écris

J’écris depuis bien longtemps. Depuis que je suis enfant.  Depuis que j’ai commencé à lire en fait. Bon, je n’irai pas jusqu’à dire que mes écrits à  huit ans étaient dignes d’un Hugo ou d’un Zola! Loin s’en faut. Mais il se trouve que j’ai ça dans le sang. C’est comme ça. Je ne peux rien y faire. C’est ma passion, ma nécessité, mon cadeau et mon fardeau à la fois.

On pourrai  donc dire que l’écriture est chez moi quelque chose d’inné. Inné parce que ce ne sont pas mes parents qui m’auraient orientés dans cette voie,  ni personne d’autre d’ailleurs. Non. Il faut le comprendre comme une pulsion. Une pulsion brute,  sauvage, violente.  Je n’ai pas eu le choix.

Et cependant je ne suis pas née écrivaine. Je pense qu’on le devient, comme presque toutes les autres choses. Même si ce n’est pas vraiment reconnu comme tel, écrivain est un métier qui s’apprend.  Et la formation est longue et souvent douloureuse.

Il n’y a pas d’école, sinon celle de la vie. Un bon écrivain a du vécu, c’est grâce à cela qu’il parvient à donner vie à des personnages fictifs, qu’il les anime , qu’il vous les rend si proches. Il les dote d’une apparence, d’une personnalité, d’une histoire, d’émotions.  Il s’inspire de sa propre vie, de ses propres émotions, mais aussi de celles des autres. Car l’écrivain est aussi un observateur attentif. Un témoin.

Je n’ai pas de chance: la vie a été terriblement dure avec moi. Je me suis frottée très tôt à la rugosité de la vie. Je crois que les personnes maltraitées par la vie ressentent plus que les autres un besoin de libération, une pulsion de dire, et  un désir de reconnaissance.  C’est mon cas. L’écriture a été et reste encore mon exutoire.

Je suis aussi une personne sensible et émotive. J’ai beaucoup de peine à maîtriser mes émotions qui souvent me submergent et me dominent. Si je suis très triste, je m’isole complètement et je disparais aux yeux du monde. J’écris. Je ne déteste pas être triste, je trouve la Tristesse une belle émotion. Elle déshabille l’âme. Elle ne laisse apparaître que le vrai, l’authentique, l’essence de l’être. Elle vous met à nu. Je me vois moi même comme une personne tragique ne serait-ce que pour cela!

Et pourtant, je suis quelqu’un de jovial. Si si! J’adore la vie, j’adore les gens. J’aime être surprise! J’aime voyager, découvrir le Monde et rencontrer l’Autre et le Différent. Je suis là pour les gens. J’aime les écouter. J’observe la vie qui m’entoure. J’essaie de comprendre. Je n’y arrive pas toujours mais je ressens.

Et depuis toujours je lis. Un écrivain lit. Avant toute chose, il est un insatiable lecteur. C’est par la lecture que la langue et ses subtilités vous rentrent une bonne fois pour toutes dans la tête.  Les accords, la conjugaison, la syntaxe, tout ces trucs là vous deviennent naturels. Vous vous mettez à sursauter d’horreur devant une malheureuse faute d’orthographe. Vous devenez le meilleur de la classe en français. Ca n’empêche pas quand même, de faire parfois des fautes^^

Et puis vous saisissez l’atmosphère d’un roman, la psychologie des personnages, la construction du récit. Vous découvrez le style de chaque auteur. Sa patte. Sa marque de fabrique. Vous découvrez ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas. Sans le savoir, vous construisez déjà votre propre style .

Plus je lis, plus j’ai envie d’écrire. Plus la pulsion s’impose à moi et m’obsède. Mais il faut la dompter. Il faut me discipliner. Il faut écrire tous les jours, pas seulement quand la pulsion m’y pousse. Il ne faut plus m’écrire à moi, il faut écrire pour les autres! Dire au Monde! Oser! Mais surtout il faut finir. Aller au bout de cette chose. Me libérer. M’accomplir. Enfin.

Ecrire, c’est pour moi un besoin vital, une inextinguible passion. J’aime ça, je sais le faire et je ne peux pas m’empêcher de le faire. C’ est une immense source de plaisir, un puit de joie! Je me libère quand j’écris, ça me soulage…

Aujourd’hui je sais que je suis prête. Je veux écrire. Je veux être écrivaine.

Mais le plus dur reste encore à venir.

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